Les enfants HPI et l'écriture

Les enfants HPI (Haut Potentiel Intellectuel) ou « intellectuellement précoces » ou encore appelés EHP (Elèves à Haut Potentiel) ont un rythme de développement intellectuel supérieur à la moyenne des enfants de leur âge. En revanche, le développement moteur ne l’est pas et cela crée une dyssynchronie entre développement intellectuel et moteur.

Ce décalage peut être mal vécu s’il n’est pas repéré et pris en charge, pouvant aller jusqu’à une situation d’échec scolaire ou engendrer des difficultés psychologiques. Un enfant HPI est un élève à besoins éducatifs particuliers et il est nécessaire qu’il soit accompagné.

Il est à noter qu’un élève excellent n'est pas forcément précoce et qu’un élève à haut potentiel n'est pas forcément un élève excellent.


 

Un des points communs aux enfants HPI est leur difficulté à maîtriser le geste d’écriture : les causes peuvent être multiples.

Le problème tient en partie au fait que la pensée d’un enfant HPI va bien plus vite que sa main qui ne peut pas suivre le rythme de la pensée. Mais c’est le cas de tout un chacun, que l’on soit HPI ou non, notre pensée va plus vite que notre main. Cela est simplement beaucoup plus prononcé chez les personnes HPI et cela les agace profondément.

L’écriture manuscrite est une activité qui permet de communiquer des pensées à l’aide d’un code écrit. C’est une compétence dont l’enfant a besoin à chaque instant de sa vie d’élève et une difficulté dans le passage à l’écrit peut donc avoir un impact important sur la réussite scolaire et l’estime de soi.

Environ la moitié des enfants dont l’écriture est dysgraphique sont des enfants HPI.
L’écriture d’un enfant HPI est souvent lente, irrégulière, voire même illisible car raturée, retouchée, saccadée avec des signes d’impulsivité, les cahiers sont mal tenus.

 

 

Chez les enfants HPI, la difficulté d’écriture est souvent associée à une difficulté globale en motricité fine.
En effet, du fait d’un développement plus précoce au niveau verbal ou logico-mathématique, le jeune enfant HPI se désintéressera des activités moins exigeantes intellectuellement comme celles de motricité fine (découper, coller, plier, boutonner, transvaser, enfiler des perles) pour des activités plus abstraites en lien avec son type d’intelligence.

Quand il commence à tracer ses premières lettres, maladroitement, comme tous les débutants, maladroitement comme tout débutant, il se rend compte très rapidement du décalage entre sa production et le modèle, entre ce qu’il voudrait laisser comme trace et celle qu’il laisse réellement.  Il décide alors inconsciemment de se désinvestir de cette activité manuelle qui n’a pas un rendu à la hauteur des efforts engagés.

Ils ont une telle volonté de perfection que le décalage entre leur désir et leur production écrite engendre bien souvent agacement, énervement, frustration, découragement pouvant aller jusqu’à une perte de confiance en soi et de l’anxiété que l’on retrouve dans l’écriture avec les saccades, les retouches, les irrégularités en tous genres, les cheminées, les pochages, les laps de cohésion…

L’on peut ainsi se retrouver face à des enfants HPI en réelle souffrance, qui se dévalorisent, qui sont démotivés, en particulier s’ils n’ont pas été diagnostiqués car leurs difficultés d’écriture semblent paradoxales par rapport à leur développement intellectuel précoce et incomprises de l’entourage qui ne cesse de répéter « Applique-toi ! » … en vain.
 

 

Enfin, ce sont souvent des enfants inconsciemment très attachés à leur liberté de penser. Ils préfèrent élaborer leurs propres stratégies plutôt que d’utiliser celles qui leur sont imposées. Or, qu’y a-t-il de plus normé que la forme des lettres dans l’écriture cursive et le tracé enseigné lors de l’apprentissage de ces formes ?

Cela ne veut pas dire qu’un enfant ou adulte HPI ne peut pas acquérir un geste d’écriture harmonieux. Le jour où il décide d’investir cette activité d’écriture, parce qu’il a envie d’être lisible, d’écrire plus vite ou de venir à bout d’une douleur, il sera capable, et ce parfois même très rapidement, d’acquérir le bon geste et de retrouver le plaisir d’écrire.
 

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