17 mai 2022

Baccalauréat : pourquoi la lisibilité de l'écriture devient-elle primordiale ?

Article Europe 1 du 11/05/2022
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Les épreuves de spécialité du baccalauréat commencent ce mercredi, et durent jusqu’à vendredi. Plus de 520.000 candidats planchent ainsi à deux reprises cette semaine, sur des examens au coefficient élevé. Attention aux écritures peu soignées, encore moins lisibles avec la numérisation des copies. Un défaut qui pénalise de nombreux élèves.

Le baccalauréat commence ce mercredi avec les épreuves de spécialité. Plus de 520.000 candidats doivent valider deux matières au coefficient élevé (chacune comptant pour 16% de la note finale). Ces nouvelles épreuves, introduites lors de la réforme du bac de 2019, ont lieu pour la première fois. Elles n’avaient en effet jamais vu le jour en raison de la crise sanitaire. 

Comme à chaque examen, les élèves doivent faire attention à la qualité de leur écriture, pour ne pas gêner la correction. Les copies étant désormais numérisées - elles sont scannées à l’issue des épreuves - l’illisibilité de certaines est encore plus problématique, puisque le contenu de l’image peut manquer de netteté. Cela peut donc pénaliser certains élèves, dont l’écriture peu soignée fait défaut. 

 

De plus en plus de lycéens consultent des graphothérapeutes 

C’est peut-être la faute des claviers d’ordinateur ou de smartphone, utilisés à la place des stylos dans la vie quotidienne, ou bien le manque d’heures dédiées à la calligraphie dans les petites classes, qui donne le sentiment de copies de moins en moins bien rédigées sur la forme. Les lycéens sont en tout cas de plus en plus nombreux à consulter des graphothérapeutes, comme Audrey Bietolini, qui exerce dans le Tarn. 

 

"À l'approche de la période des examens, j'ai davantage de demandes de lycéens qui sont alertés par les professeurs par rapport à leur lisibilité", indique-t-elle. "Certains enseignants leur enlèvent des points pour les inciter à s’améliorer avant le bac."

"Le soin, la maîtrise du geste, passent après la forme, ce qui peut se révéler pénalisant", poursuit Audrey Bietolini. "Certains élèves ont conservé de mauvaises habitudes adoptées dans les petites classes, avec des lettres formées à l'envers ou cabossées, par exemple."

 

La numérisation des copies fatigue davantage les correcteurs 

Au baccalauréat, les professeurs n’ont pas le droit de refuser d’évaluer une copie mal écrite. Mais cela peut occasionner une perte de points, insiste Aude Denizot, ancienne professeure de lycée et autrice du livre Pourquoi nos étudiants ne savent-ils plus écrire ? Les ravages de la photocopieuse.

"Le correcteur est un être humain, ce n'est pas une machine", avance-t-elle. "Et même s'il essaie d'être impartial, lorsque la copie est mal écrite, il est fatigué, il est énervé et il peut donc, même sans s'en rendre compte, être plus sévère qu'il ne l'aurait été si la copie avait été bien écrite", affirme cette professeure de droit à l’université du Mans.

La numérisation rend la correction des copies du bac encore plus difficile, admettent certains professeurs. Marc Charbonnier enseigne l’histoire-géographie dans les Hauts-de-Seine, en région parisienne, et corrige cette année des copies d’épreuves de spécialités : "Il y a de la fatigue supplémentaire, occasionnée par la surutilisation des écrans pour lire les copies", indique-t-il. "Le rendu peut manquer de netteté", complète Yveline Prouvost, professeure dans un lycée de Roubaix. 

Pour des lettres bien visibles au scanner, les couleurs claires sont par exemple déconseillées. Les stylos à encre noire ou bleu foncé sont donc à privilégier.

22 nov. 2021

Apprentissage de l’écriture : «On mémorise mieux les lettres apprises avec un crayon».

Article du Parisien du 18/09/2019
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Denis Alamargot, professeur en psychologie cognitive, considère que les outils numériques offrent un nouveau support d’apprentissage de l’écriture, mais ne sont pas un substitut.

Denis Alamargot., professeur en psychologie cognitive à l'université Paris Est-Créteil, spécialiste de l'apprentissage de la production écrite et des outils numériques, est directeur adjoint de l'Institut national supérieur du professorat et de l'éducation (l'INSPE) de l'académie de Créteil et du laboratoire Cognitions humaine et artificielle.

Il nous explique pourquoi il est important de maintenir l'apprentissage de l'écriture manuscrite, alors que les outils numériques sont de plus en plus utilisés pour écrire en dehors de l'école. Mais aussi pourquoi la France a choisi de garder une forme cursive de l'enseignement de l'écriture (autrement dit attachée). Plutôt que la méthode scripte adoptée par les Etats-Unis et la Finlande.

Pourquoi faut-il, selon vous, continuer à écrire à la main dans les écoles ?

DENIS ALAMARGOT. Il y a deux raisons. La première est que les nouvelles technologies ne sont pas suffisamment performantes et forcément adaptées à ce jour en matière d'ergonomie pour remplacer l'écriture manuscrite. Une étude auprès d'élèves de CM2 invités à rédiger au traitement de texte a montré que la qualité de leur texte, en termes d'idées, de vocabulaire… régressait de deux ans comparativement à une rédaction avec stylo. Le fait est que l'on apprend rarement aux enfants à utiliser un clavier, ils cherchent les touches, ne gèrent pas bien les va-et-vient entre le clavier et l'écran, ce qui consomme une part importante de leur attention qui n'est pas investie dans la qualité rédactionnelle. De la même façon, quand on écrit avec un stylet sur une tablette, la surface est tellement lisse que le geste des enfants est perturbé et la qualité d'écriture moins bonne. Le cerveau et son système cognitifs doivent en permanence compenser l'effet de la surface trop lisse en mobilisant là encore d'importantes ressources cognitives, un peu comme lorsqu'on roule sur du verglas et qu'on est obligé de contrôler ses gestes de conduite.

Et la seconde raison ?

Ecrire à la main mobilise des zones cérébrales et des connaissances motrices qui ne le sont pas par le clavier. Lorsqu'on apprend à écrire avec un crayon, on construit des connaissances visuelles relatives à la forme de la lettre, mais aussi des connaissances motrices liées au geste du tracé de la forme. Quand on tape sur un clavier, c'est un simple appui, les lettres ne bénéficient pas d'un encodage moteur spécifique. Ainsi, il a été montré que l'on mémorise mieux les lettres apprises avec un crayon qu'un clavier et qu'on les reconnaît ensuite plus rapidement en situation de lecture. Ce « pouvoir » de l'écriture manuscrite s'étend au-delà des lettres. Apprendre des mots en les écrivant fournit de meilleurs résultats que les épeler ou encore les lire, également en raison du codage moteur supplémentaire.

Faut-il bannir les tablettes à l'école ?

Non, les outils numériques ont des vertus, notamment par les interactions qu'ils offrent, les correcteurs orthographiques… Il faut les considérer comme un support d'apprentissage à l'écriture, mais pas comme un substitut. Je n'ai absolument pas de vision rétrograde. Il faut travailler avec la technologie. On a, par exemple, expérimenté un écran de tablette plus rugueux, avec des petites aspérités, qui donne de bons résultats en matière de qualité d'écriture chez des enfants de primaires.

Certains pays comme les Etats-Unis ou la Finlande ont abandonné l'enseignement de l'écriture cursive, en attaché, pour la seule écriture scripte. Est-ce une bonne idée ?

Les recherches existantes montrent que la cursive favorise la mémorisation de la lettre, le geste y est plus complexe, il existe plus d'indices pour reconnaître les lettres contrairement à la scripte qui s'écrit plus rapidement et facilement, certes, mais qui entraîne davantage de confusion avec certaines consonnes comme le p et le q, le d et le b.

Que faire pour améliorer l'écriture des écoliers ?

Les professeurs sont peu, voire pas du tout formés pour enseigner la graphomotricité, ce geste spécifique de l'écriture, incluant la manière de tenir son stylo, de tracer une lettre… Pourquoi ne pas envisager un module sur cette question dans leur formation ? C'est à l'âge de 13-14 ans que le geste est en réalité définitivement installé et permet alors d'écrire de façon fluide. Or, dans les pratiques et dans une certaine mesure les programmes, on considère que la graphomotricité est globalement acquise à la fin du CP, début CE1. Il faudrait pourtant continuer à la perfectionner de façon active et intensive au moins jusqu'au CM2. On est très loin du compte !

11 nov. 2021

Les enfants HPI et l'écriture

Les enfants HPI (Haut Potentiel Intellectuel) ou « intellectuellement précoces » ou encore appelés EHP (Elèves à Haut Potentiel) ont un rythme de développement intellectuel supérieur à la moyenne des enfants de leur âge. En revanche, le développement moteur ne l’est pas et cela crée une dyssynchronie entre développement intellectuel et moteur.

Ce décalage peut être mal vécu s’il n’est pas repéré et pris en charge, pouvant aller jusqu’à une situation d’échec scolaire ou engendrer des difficultés psychologiques. Un enfant HPI est un élève à besoins éducatifs particuliers et il est nécessaire qu’il soit accompagné.

Il est à noter qu’un élève excellent n'est pas forcément précoce et qu’un élève à haut potentiel n'est pas forcément un élève excellent.


 

Un des points communs aux enfants HPI est leur difficulté à maîtriser le geste d’écriture : les causes peuvent être multiples.

Le problème tient en partie au fait que la pensée d’un enfant HPI va bien plus vite que sa main qui ne peut pas suivre le rythme de la pensée. Mais c’est le cas de tout un chacun, que l’on soit HPI ou non, notre pensée va plus vite que notre main. Cela est simplement beaucoup plus prononcé chez les personnes HPI et cela les agace profondément.

L’écriture manuscrite est une activité qui permet de communiquer des pensées à l’aide d’un code écrit. C’est une compétence dont l’enfant a besoin à chaque instant de sa vie d’élève et une difficulté dans le passage à l’écrit peut donc avoir un impact important sur la réussite scolaire et l’estime de soi.

Environ la moitié des enfants dont l’écriture est dysgraphique sont des enfants HPI.
L’écriture d’un enfant HPI est souvent lente, irrégulière, voire même illisible car raturée, retouchée, saccadée avec des signes d’impulsivité, les cahiers sont mal tenus.

 

 

Chez les enfants HPI, la difficulté d’écriture est souvent associée à une difficulté globale en motricité fine.
En effet, du fait d’un développement plus précoce au niveau verbal ou logico-mathématique, le jeune enfant HPI se désintéressera des activités moins exigeantes intellectuellement comme celles de motricité fine (découper, coller, plier, boutonner, transvaser, enfiler des perles) pour des activités plus abstraites en lien avec son type d’intelligence.

Quand il commence à tracer ses premières lettres, maladroitement, comme tous les débutants, maladroitement comme tout débutant, il se rend compte très rapidement du décalage entre sa production et le modèle, entre ce qu’il voudrait laisser comme trace et celle qu’il laisse réellement.  Il décide alors inconsciemment de se désinvestir de cette activité manuelle qui n’a pas un rendu à la hauteur des efforts engagés.

Ils ont une telle volonté de perfection que le décalage entre leur désir et leur production écrite engendre bien souvent agacement, énervement, frustration, découragement pouvant aller jusqu’à une perte de confiance en soi et de l’anxiété que l’on retrouve dans l’écriture avec les saccades, les retouches, les irrégularités en tous genres, les cheminées, les pochages, les laps de cohésion…

L’on peut ainsi se retrouver face à des enfants HPI en réelle souffrance, qui se dévalorisent, qui sont démotivés, en particulier s’ils n’ont pas été diagnostiqués car leurs difficultés d’écriture semblent paradoxales par rapport à leur développement intellectuel précoce et incomprises de l’entourage qui ne cesse de répéter « Applique-toi ! » … en vain.
 

 

Enfin, ce sont souvent des enfants inconsciemment très attachés à leur liberté de penser. Ils préfèrent élaborer leurs propres stratégies plutôt que d’utiliser celles qui leur sont imposées. Or, qu’y a-t-il de plus normé que la forme des lettres dans l’écriture cursive et le tracé enseigné lors de l’apprentissage de ces formes ?

Cela ne veut pas dire qu’un enfant ou adulte HPI ne peut pas acquérir un geste d’écriture harmonieux. Le jour où il décide d’investir cette activité d’écriture, parce qu’il a envie d’être lisible, d’écrire plus vite ou de venir à bout d’une douleur, il sera capable, et ce parfois même très rapidement, d’acquérir le bon geste et de retrouver le plaisir d’écrire.
 

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25 oct. 2021

Incliner sa feuille pour écrire : pourquoi faire?

Lorsque l’on écrit, on combine des mouvements verticaux et horizontaux.
Le mouvement vertical reste localisé sur les interlignes hauts et bas et ce sont essentiellement les doigts qui œuvrent.

Le mouvement horizontal quant à lui, se déroule sur toute la largeur de la page et sollicite les doigts, mais aussi et surtout l’avant-bras et l’épaule pour pouvoir progresser sur la ligne sur toute la largeur de la page.

Lorsque la feuille est « droite », perpendiculaire à la table, la main se retrouve sur la ligne d’écriture et parfois au-dessus au lieu d’être en-dessous et gêne donc la progression du stylo. Le scripteur se retrouve à devoir soulever sa main pour la déplacer un peu plus loin sur la feuille, procédant ainsi par petits sauts successifs, ce qui ralentit la vitesse d’écriture et provoque des saccades.

Incliner la feuille permet d'avoir une bonne position de l'avant-bras et d'avoir la main sous la ligne d'écriture, ce que l'on recherche que ce soit pour les droitiers ou les gauchers. L’avant-bras doit être parallèle au bord de la feuille.

Les gauchers ont souvent le poignet cassé et la main est sur la ligne d'écriture ou même au-dessus, l'avant-bras cachant ce qui vient d'être écrit et provoquant parfois des bavures.

En inclinant la feuille, la main repasse sous la ligne d’écriture, l’avant-bras ne cache plus ce qui vient d’être écrit et n’engendre plus de bavures. Dès lors, pour les gauchers, écrire le modèle d’écriture à droite de la feuille ou du cahier n’a plus lieu d’être.

Pour aller plus loin dans la bonne position de la feuille, après l’avoir inclinée, on la décale légèrement du côté de l’œil directeur !

 

 

17 oct. 2021

10 erreurs à éviter pour mieux écrire

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Au premier abord, lorsque l’on est adulte, écrire à la main peut paraître simple, presque inné à tel point que nous avons peu de souvenirs de la façon dont nous avons appris à écrire. Néanmoins, si vous êtes enseignant ou parent, vous savez à quel point écrire peut être compliqué pour les enfants. Cette tâche est complexe et nécessite un apprentissage long et régulier afin de s’automatiser et ne plus être un effort. Afin d’acquérir ces compétences, cet apprentissage ne se fait pas au hasard, il y a des règles à respecter et des erreurs à ne pas commettre. Je vous livre ci-dessous les 10 principales erreurs à éviter :

 

Erreur n°1 : Ne pas se préoccuper de la posture

En effet pour avoir une écriture efficace (c’est-à-dire lisible, rapide et sans douleur), il faut être stable quand l’on écrit car si le corps bouge, l’écriture risque de trembler ou de ne pas bien tenir la ligne. Pour ce faire, les deux pieds doivent être à plat, par terre ou sur un marchepied, et la main qui n’écrit pas doit être posée sur la feuille sans être dans le passage. La chaise et la table doivent être à bonne hauteur pour que les avant-bras puissent reposer confortablement sur le plateau. Les différentes sections seront alors à angle droit (coudes, hanches, genoux, chevilles). Les chaises à roulettes et tables arrondies sont à éviter.

 

Erreur n°2 : Ne pas tenir compte de la tenue de crayon

Pour écrire correctement, il faut être en mesure de réaliser un mouvement fluide et précis. Seuls les doigts en sont capables à condition toutefois de bien tenir son crayon. En effet, seule la prise tridigitale, à savoir la pulpe du pouce posée sur le côté de la dernière phalange du majeur et un index qui repose souplement, va permettre au pouce de se plier et se déplier avec l’amplitude maximale et sans entrave (annulaire et auriculaire doivent rester bien pliés).

 

Erreur n° 3 : Garder sa feuille droite

En gardant sa feuille droite et même en tenant très bien son stylo, la main qui écrit va se retrouver sur la ligne d’écriture. Pour les droitiers, ils ne voient pas où ils vont, d’où souvent des difficultés à rester sur la ligne et à anticiper le retour à la ligne. Pour les gauchers, la main recouvre ce qui vient d’être écrit ce qui peut causer des bavures ou des répétitions ou oublis de mots, de syllabes. Pencher la feuille dans le même sens que l’avant-bras permet que la main se retrouve sous la ligne d’écriture et que le déplacement du bras puisse bien se faire à partir de l’épaule.

 

Erreur n° 4 : Ecrire avec n’importe quel outil

Ceci est particulièrement vrai en situation d’apprentissage de l’écriture qui rappelons le dure au moins durant toute l’école élémentaire. Il faut privilégier des supports dont la taille est adaptée à la personne qui écrit. Ainsi avec les jeunes enfants, il est préférable d’opter pour des petits cahiers fins avec un lignage adapté (Gurvan ou Seyes 3 mm ou 2,5mm pour arriver au 2 mm). De même, les crayons ne doivent pas être trop gros car cela favorise une prise en main palmaire. Pour les stylos, veillez à éviter les stylos billes qui demandent à être tenus très droit et souvent avec de la pression pour bien écrire. Les rollers à encre effaçable sont une meilleure option.

 

Erreur n°5 : Vouloir écrire aussi vite que l’on parle

Ecrire est un acte de communication à part, il a sa propre temporalité : le temps de l’écrit n’est pas le temps de l’oral. Cela vous semble évident mais je peux vous dire que ce ne l’est pas tant que ça pour la plupart des enfants. Nombreux sont ceux qui essayent d’écrire aussi vite qu’ils parlent ou qu’ils pensent et ceci est d’autant plus vrai pour les personnes à haut potentiel. Il est important de leur expliquer que même pour les adultes, il est impossible d’écrire à la vitesse de la parole mais qu’il y a des stratégies pour de ne pas perdre le fil des idées (utilisation d’abréviations, de mots-clés, synthèse d’idées …). Un travail peut aussi être réalisé pour améliorer sa mémoire de travail.

 

Erreur n° 6 : S’arrêter en cours de mots pour noter les accents, les points et les barres

Procéder de cette façon non seulement ralentit le geste d’écriture mais va également avoir pour effet de créer des soudures ou des espaces dans les mots si le collage n’est pas bien réalisé. L’écriture cursive est la plus efficace car elle permet d’enchaîner de façon fluide les lettres. Pour lui permettre de courir sur le papier, il faut veiller à lever le moins souvent possible le crayon de la feuille. Les accents, points et barres seront donc à noter à la fin de chaque mot.

 

Erreur n° 7 : Faire des e cassés (apraxiques)

Réaliser les e avec une cassure demande beaucoup d’attention car cette dernière doit être réalisée au milieu de deux interlignes. Elle est également souvent source d’erreur car il est difficile de réussir à bien faire retomber le retour en arrière sur cette cassure. Il est beaucoup plus facile et logique d’écrire le e en petite boucle qui, rappelons-le, est la forme de base de l’écriture. En outre, cela correspond aux préconisations officielles d’aller vers la forme la plus simple.

 

Erreur n° 8 : Commencer les lettres rondes en bas (c, a, o, d, g et q)

Alors que je vous disais plus haut que le crayon est à lever le moins souvent possible du papier, voici ici l’exception qui confirme la règle. Ainsi, commencer les lettres rondes en bas amène à réaliser des « allers-retours » superflus dans l’écriture ce qui va ralentir l’écriture et peut-être source de confusion lorsque l’on accélère et que les lettres commencent à se déformer (ex : a ouvert qui va ressembler à un u). Pour bien faire, toutes les lettres rondes devraient commencer en haut (à 2 heures) ce qui implique un saut de crayon avant le début de cette lettre. Ne faites donc pas de traits d'attaque avant les lettres rondes!

 

Erreur n° 9 : Finir les lettres droites

Une lettre qui se finit droite (surtout au milieu d’un mot) pose le problème de la liaison avec la lettre suivante. Cette dernière représente donc un arrêt dans le geste et ne pourra se faire qu’en angle ce qui est moins fluide et donc moins rapide qu’une liaison bien galbée.

 

Erreur n° 10 : Rajouter des oeilletons (sur les lettres o, b, v et r)

Ces ajouts ne sont absolument pas nécessaires à la reconnaissance de la lettre et ils viennent la complexifier. Tant et si bien que souvent les enfants se focalisent énormément dessus pour être certain de ne pas le louper. Résultat : les oeilletons sont souvent démesurés, se finissent parfois en bas et viennent ralentir le geste. Les choses les plus simples étant souvent les meilleures, ne vous embarrassez donc pas des oeilletons !

9 oct. 2021

Les enfants trop exposés aux écrans ? "Leur pouce n'arrive plus à se plier normalement pour pouvoir tenir un crayon"

Au Royaume-Uni, les enfants, à force d'utiliser des écrans tactiles, n'ont plus assez de force pour tenir un crayon à cause des écrans, signale le journal "The Guardian". La situation est identique en France, d'après une spécialiste interrogée par franceinfo.

Article rédigé par Margaux Duguet

France Télévisions, Publié 
Lien vers l'article en ligne : France Tv Info  

"Les enfants qui vont à l'école reçoivent un crayon, mais ils ne sont plus en mesure de le tenir parce qu'ils n'ont pas les compétences fondamentales en mouvement." Voilà ce que déplore Sally Payne, ergothérapeute en chef de la Fondation Heart of England NHS Trust, dans un article publié par le Guardian et repéré par BFMTV. Le responsable ? La technologie, ses claviers et ses écrans tactiles, qu'utilisent dès le plus jeune âge les enfants. La situation est-elle aussi inquiétante en France ? Franceinfo a posé la question à Danièle Dumont, docteure en sciences du langage et enseignante en pédagogie de l'écriture.

Franceinfo : "Les enfants n'entrent pas à l'école avec la force et la dextérité qu'ils avaient il y a dix ans", écrit le Guardian. La raison : un usage trop précoce de la technologie. Qu'en est-il en France ? 

Danièle Dumont : Nous observons en France le même phénomène qu'au Royaume-Uni. Les enfants, très tôt, vont manipuler des claviers. Cela se passe dès l'âge de 6 mois puisque dans le commerce sont vendues des petites consoles qui invitent les enfants à appuyer sur des touches pour voir apparaître un personnage ou entendre un son. Je comprends que les parents puissent penser que c'est bien. Le problème, c'est que l'articulation de l'index va s'atrophier et l'index va pouvoir se plier à l'envers si j'ose dire. Et lorsque l'on va vouloir utiliser un crayon, on ne va plus pouvoir le bloquer puisque l'index plie dans l'autre sens.

Autre chose : avec les écrans tactiles, le pouce devient hyperlaxe, cela veut dire qu'il est extrêmement élastique, qu'il bouge dans tous les sens et ainsi qu'il n'arrive plus à se plier normalement pour pouvoir tenir un crayon. Avec la technologie, les enfants manipulent aussi de moins en moins d'objets. Ils n'exercent pas leurs mains à prendre un objet, et ils n'effectuent plus tous les mouvements qu'on pouvait avoir dans le passé.

Peut-on imaginer que dans quelques années nos enfants ne sauront plus écrire ? Rappelons que la Finlande a délaissé dès 2016 l'apprentissage de l'écriture cursive et qu'aux Etats-Unis, 45 Etats sur 50 consacrent la prépondérance du clavier...

D'après ce que j'ai lu, les Etats-Unis sont revenus là-dessus. Ne plus apprendre à écrire en cursive prive l'enfant d'une gymnastique intellectuelle. Quand on écrit au clavier, on tape sur une touche, point. C'est toujours le même geste. Lorsqu'on écrit à la main, même si on fait la même lettre, elle ne sera pas la même selon le mot. Si vous écrivez "en" et "on", vous n'allez pas commencer à écrire le "n" de la même façon, c'est l'exemple type.

Quand on apprend à écrire aux enfants, on lui fait faire une gymnastique intellectuelle qui va faciliter tout le reste.
Danièle Dumont, à franceinfo

Plus on va faire travailler de façon pertinente les circuits cérébraux, plus l'enfant aura la capacité de développer toutes les compétences qui vont être nécessaires à l'école et puis à sa vie d'adulte. Et très franchement, je ne crois pas à la disparition de l'écriture manuelle. Je compte quand même sur l'être humain pour avoir un peu de bon sens.

Est-ce que les pouvoirs publics sont suffisamment conscients de ce problème ? 

Ce n'est pas suffisamment pris en compte, mais on ne peut pas dire qu'ils l'ignorent. Je l'ai signalé dans ma thèse. Néanmoins, je trouve dommage que les pouvoirs publics n'insistent pas sur la nécessité de l'écriture manuscrite à côté de leur insistance sur le numérique. Ils ont raison, il faut que les enfants soient outillés en matière de numérique de façon à pouvoir communiquer correctement, mais il ne faut pas que ce soit trop tôt.

15 sept. 2021

L'écriture manuscrite va-t-elle disparaître?

Voici un article très intéressant de France Info sur le sujet :

https://www.francetvinfo.fr/societe/education/numerique-a-l-ecole/vos-enfants-seront-ils-bientot-incapables-d-ecrire-a-la-main_2641772.htm